Cela peut paraître peu ragoûtant pour certains mais force est de reconnaître, grâce aux retours d’expérience de ceux qui l’ont pratiqué, que l’urine peut tout à fait s’utiliser au jardin comme engrais naturel. De par sa composition, elle a des vertus uniques pour faire pousser les fleurs, les arbustes et les plantes. On vous dit tout sur cette astuce des plus insolites !
Des minéraux non négligeables
Le saviez-vous ? L’urine est un liquide biologique et à ce titre, contient 95 % d’eau et pour les 5 % restants, de l’urée (2 %), des minéraux et d’autres composés en quantités minimes. L’urée se décompose rapidement en ammoniaque sous l’effet d’une enzyme (uréase) puis, dans le sol, les bactéries la transforment en azote assimilable par les végétaux. Parmi les minéraux intéressants contenus dans l’urine, citons les sodium, calcium, magnésium, oligo-éléments mais surtout les phosphore et potassium qui y sont en proportion non négligeable : ce sont des composants habituels des engrais dits NPK*. Moralité : l’urine est bel et bien un engrais naturel azoté qui peut rivaliser avec le sang séché, engrais organique « coup de fouet » ou avec la corne broyée, tous deux particulièrement riches en azote.
*NPK : N, P et K sont les symboles chimiques de l’Azote (N), du Phosphore (P) et du Potassium (K).
Du bon usage de l’urine au jardin
Première chose à savoir concernant la composition de l’urine : une quantité trop importante de sodium pour les végétaux, si vous mangez très salé, d’où l’intérêt de diluer l’urine. De la même façon, si vous prenez des médicaments, elle va contenir des résidus médicamenteux : bien qu’ils soient détruits à l’issue d’une période d’un mois, comme les éventuels agents pathogènes, mieux vaut utiliser une urine saine. Celle récupérée le matin, au lever, concentre le maximum d’éléments nutritifs.
Ensuite, l’utilisation de l’urine doit tenir compte de la saison. Explication : l’urine apporte beaucoup d’azote qui a tendance à favoriser le développement de feuilles fines, fragiles et plus sensibles aux maladies, et à minimiser le développement des fruits. Il s’agit donc d’éviter l’apport d’urine au printemps pour permettre les départs de pousse. Toutefois, les légumes-feuilles (choux, blettes…) très gourmands en azote pourront en recevoir au-delà du printemps, durant leur période de croissance. Dans tous les cas, les apports d’urine doivent être arrêtés un mois avant les récoltes.
Vous pouvez aussi valoriser l’urine sur des plantes vivaces : fruitiers, herbacées comme la rhubarbe, ou encore fleurs. La floraison laisse sans voix ! L’urine peut aussi servir à récupérer une culture victime d’une pénurie d’azote. Et si vos plants commencent à montrer des signes de carence et que le temps de la pleine terre n’est pas encore arrivé, n’hésitez pas à les arroser avec de l’urine diluée à 5 %.
Les bonnes règles de dilution
Avant de verser l’urine au pied des légumes-feuilles (salade, blettes, choux, épinards, oseille…), notamment durant la saison de développement (et pas en amont des cultures !), diluez l’urine selon la règle suivante : 1 litre d’urine pour 9 à 19 litres d’eau (5 à 10 %), à raison d’une fréquence de l’ordre de 15 jours à 3 semaines environ.
Bon à savoir : quid de l’urine pure ? À utiliser seulement avant toute plantation au printemps, sur le sol amendé d’un compost bien mûr, environ 15 jours avant d’y installer les cultures, de sorte que l’urine puisse se minéraliser.
L’urine comme accélérateur de compost
Ajoutée au compost, l’urine permet d’accélérer la décomposition des matières organiques. Mais attention à ne pas en abuser car à forte dose, elle est toxique pour les vers de terre, les vers de compost et autres organismes vivants du sol. D’où encore une fois l’intérêt de l’utiliser avec parcimonie et surtout, de façon diluée.
Comment bien stocker mon urine
Pour obtenir suffisamment d’urine pure, il faut la stocker sans qu’elle perde ses propriétés, soit maximum 1 mois, au frais de préférence dans l’obscurité ou au moins à l’ombre.
Pensez à recycler des bidons de cinq litres, ce sont ceux les plus adaptés, que ce soit des anciens bidons d’eau déminéralisée, de produit lave-parebrises… Et stockez ces bidons dans un abri, à l’écart des rayons du soleil.
Sources : Le Monde, Terra Potager, promessedefleur.com, La ruche qui dit oui, Jardipartage, autourdupotager.com