La voie verte des berges du Mesnil

L’aménagement des berges de Seine s’inscrit dans le cadre du Plan Vélo 2019-2026 de la Communauté d’agglomération Saint Germain Boucles de Seine avec notamment le déploiement d’une voie verte – voie dédiée aux piétons et vélos – sur 4,4 km permettant de relier Maisons-Laffitte au Pecq à pied et à vélo.

Une ambition du Plan vélo de l’Agglo

L’aménagement d’une voie verte sur les berges de Seine au Mesnil-le-Roi s’inscrit dans le cadre du Plan Vélo 2019-2026 de la Communauté d’agglomération Saint Germain Boucles de Seine. Il vise à améliorer et sécuriser les aménagements existants et à réduire les discontinuités cyclables. En 2019, avant l’adoption du plan vélo, le territoire comptait un total de 83 km de pistes cyclables mais d’ici 2026, l’objectif est de produire 80 km de pistes cyclables supplémentaires, comptabilisant ainsi un total de 160 km. Ce plan vélo se décline selon les trois objectifs suivants :

  • Rouler en sécurité
  • Faciliter le stationnement vélo
  • Encourager la pratique du vélo.

Ces aménagements sont donc destinés aux cyclistes mais l’objectif est également de permettre aux promeneurs de se réapproprier les berges pour (re)découvrir la Seine, apprécier les paysages agricoles et forestiers, profiter des vues paysagères sur la Terrasse de Saint-Germain.

La Voie verte du Mesnil-le-Roi 

Le projet d’aménagement des berges du Mesnil-le-Roi concerne le déploiement d’une voie verte (voie pour les mobilités douces : piétons et vélos) sur 4,4 km de linéaire de la commune. Avec un budget de 5 M€ et financée à hauteur de 30 % par la CASGBS, 70 % par le Département des Yvelines, la Région Île-de-France et l’État, avec une participation de la Ville, cette voie verte entre Maisons-Laffitte et Le Pecq permet de raccorder les berges au réseau cyclable déjà déployé alentour et aux pôles de loisirs existants (pumptrack, parc Corbière, forêts…).

Déclinée en deux phases, la première tranche de la voie verte a été livrée à l’été 2023. Son déploiement total se poursuit en 2024.

Ces aménagements permettent de répondre à ces 4 objectifs :

  • Favoriser les mobilités douces : en facilitant les pratiques déjà existantes, par le renforcement du maillage et sa sécurisation.
  • Donner de l’attractivité à la ville : développement du tourisme vert (naturel et sportif).
  • Valoriser le paysage des bords de Seine : ambiances paysagères, vues, ouvertures sur la Seine…
  • Mettre en lien : connexion avec les communes du Pecq et de Maisons-Laffitte.

L’aire du projet traverse une ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) de type 1, « les Prés du Marais et le Clos de la Salle », divisée en deux territoires distincts. Cette ZNIEFF abrite des espèces déterminantes, inféodées à des zones humides et des boisements : le Triton crêté (Triturus cristatus), l’Aeschne velue (une Libellule, Brachytron pratense), et un Carabe, l’Elaphre uligineux (Elaphrus uliginosus).
Cette ZNIEFF est également à moins de 5 km de la ZNIEFF de type 2 « Forêt de Saint-Germain-en-Laye ». La topographie et l’urbanisation forment une barrière écologique, et les milieux (forestier d’un côté, berge de fleuve et champs agricoles de l’autre) n’accueillent pas les mêmes espèces.
L’aire du projet longe la Seine et est bordée d’une portion de boisement à caractère humide, de champs de maraîchage et de quelques jardins potagers individuels clôturés.
Le boisement abrite une grande quantité d’arbres dépérissants de gros diamètre et d’arbres comportant des cavités, intéressants pour la biodiversité (présence de nombreuses traces d’insectes xylophages, de trous de pics et autres cavités).

Le point fort du projet : préserver le caractère naturel de ce réservoir de biodiversité

Se réapproprier les berges de Seine pour y réaliser un aménagement cyclable suppose d’intervenir avec précaution, afin de préserver les milieux naturels et la faune locale. Le projet a été l’occasion d’améliorer les qualités paysagères et écologiques de plusieurs secteurs altérés par des décennies de décharges sauvages et de stockage de gravats. Aux abords de la voie verte, cela s’est traduit par la création d’un réseau de petites mares forestières, la préservation des niches écologiques abritant de nombreuses espèces animales et végétales, l’aménagement de zones humides à vocation pédagogique, le renforcement des continuités écologiques… Ces actions permettent de donner aux milieux naturels du Mesnil-le-Roi leur juste place sur ce parcours en mettant la nature et le fleuve à la portée de tous.

Ainsi, 6 actions fortes pour l’environnement ont été mises en place sur les berges de Seine :

  • Faciliter les déplacements à vélo
  • Renforcer les continuités écologiques
  • Créer des zones humides
  • Préserver les habitats de la faune
  • Requalifier les secteurs altérés
  • Valoriser les terres végétales du site

Un carnet de découverte

Sur ces larges gradins agrémentés de pelouses ouvertes dédiées aux jeux, aménagées de grands transats propices à la pause, posez les vélos et prenez un moment pour contempler la Seine ou lire au soleil.

Protéger et valoriser les niches écologiques

La topographie du milieu a été modulée pour former des buttes végétalisées. Ces buttes renforcent la qualité paysagère du milieu et jouent également un rôle d’habitat pour la faune et la flore locale. Une attention particulière a été portée sur le choix des espèces plantées : toutes les plantes sont des espèces endémiques.

iris des marais

Pourquoi la mare a-t-elle cette forme ?

La création de cette mare renforce la présence de zones humides sur les berges de Seine. Les dimensions, la forme et l’inclinaison des berges de cette mare à vocation pédagogique ont été réfléchies de manière à favoriser l’accueil de la faune et de la flore. La mare a d’abord été débroussaillée et désenvasée afin d’ouvrir le milieu. Les contours sinueux de la mare permettent d’augmenter la surface de contact milieu aquatique/milieu terrestre et de favoriser la diversité biologique. Ses pentes ont été adoucies selon les endroits afin de favoriser l’installation de la végétation aquatique et semi‐aquatique qui est privilégiée par une fluctuation du niveau d’eau entraînant une exondation partielle des berges en été (passage d’une partie des berges hors d’eau).

Cette mare permet aux petits et plus grands de découvrir la nature en milieu humide. Elle a été aménagée en cohérence avec la flore environnante, adaptée aux insectes et oiseaux locaux. N’ont été utilisés que des végétaux d’espèces endémiques c’est-à-dire déjà naturellement présentes en bord de Seine. C’est un véritable lieu de reproduction et de repos pour les oiseaux, les grenouilles mais aussi les libellules.

Comment la mare est-elle est alimentée ?

Cette mare n’est pas connectée à la nappe de la Seine et est uniquement alimentée par les eaux de pluie. Les plantes qui ont été plantées sont donc adaptées aux variations d’eau.

Qu’il y avait-il avant ?

Avant d’accueillir cette mare, le site accueillait des tonnes de déchets divers (essentiellement des déchets verts : produits de taille, feuilles mortes, terreaux et composts, remblais…) déposés sur une ancienne dalle béton, vestige d’une ancienne occupation à caractère industrielle. Le sol a été désimperméabilisé et les déchets triés.

Un réservoir de biodiversité…
Des plantes indigènes (plantes originaires du territoire), telles que la laîche des rives ou la lysimaque commune y ont été plantées dans le but de favoriser l’accueil de la faune locale. Ces végétaux sont des supports de reproduction et de repos pour l’avifaune (oiseaux) nicheuse, migratrice et qui hiverne ainsi que pour les odonates (libellules et demoiselles) ou encore les amphibiens (grenouilles…).

Trois hibernaculums sont désormais à disposition de la faune du site. Le premier est situé à côté de la mare pédagogique et les autres sont près de la première mare forestière et du bras mort. Les hibernaculums sont des zones de refuge pour la petite faune (reptiles et amphibiens) et les insectes. Il s’agit d’un empilement de matériaux inertes et grossiers (recyclés du chantier) afin que les interstices et les cavités servent de gîte pour la faune. Ces refuges représentent un lieu idéal à l’abri du gel pour que la petite faune passe l’hiver. Il représente également un espace de thermorégulation pour les reptiles mais constitue également une ressource en nourriture. Ces habitats particuliers ont donc une grande importance pour la biologie de conservation et la sauvegarde de nombreuses espèces menacées.

Un cercle vertueux
Dans une démarche de réutilisation des matériaux, les matériaux terre et bois (issue des coupes des ligneux du bras mort par exemple) utilisés pour construire les zones refuges proviennent du site. Les matériaux pierreux, s’ils ne sont pas disponibles sur site ont été importés d’une carrière, de préférence à proximité du chantier.

Ils sont au nombre de 3 sur le parcours : partez à leur recherche !

A l’image de la mare pédagogique, ces zones humides sont l’habitat de nombreuses espèces floristiques et faunistiques. Comme la mare pédagogique, les mares forestières sont en eau temporairement. En effet, le remplissage est dépendant des précipitations, et participent à la gestion des eaux pluviales du site. Elles jouent également un rôle écologique. Les deux mares forestières ont la fonction de corridor en pas japonais. Elles permettent de relier les différents milieux humides du site (mare pédagogique, mares forestières, bras mort) et ainsi de renforcer la Trame verte et bleue.

Qu’est-ce que la Trame verte et bleue ?
C’est l’ensemble des continuités écologiques identifiées dans les documents de planification
de l’Etat, des collectivités territoriales et de leurs groupements. La Trame verte et bleue contribue à l’amélioration de l’état de conservation des habitats naturels et des espèces et au bon état écologique des masses d’eau. Elle s’applique à l’ensemble du territoire national à l’exception du milieu marin.
Les cours d’eau constituent à la fois des réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques.
Les zones humides constituent des réservoirs biodiversité et/ou des corridors écologiques.
Les couvertures végétales permanentes le long des cours d’eau constituent des corridors écologiques. [Source : Centre de ressources pour la mise en œuvre de la Trame verte et bleue. https://www.trameverteetbleue.fr/ ]

Le savais-tu ?

Afin d’imperméabiliser les mares forestières, dans une démarche circulaire, des argiles issues du bras mort ont été réutilisées. Les argiles ont des propriétés imperméabilisantes. Elles absorbent un certain volume d’eau et, une fois saturées, elles ne laissent plus passer le liquide qui reste en surface.

Pourquoi laisser cet arbre mort ?

Le tronc d’arbre en cours de décomposition est une véritable source de biodiversité. En effet, un arbre mort sert d’habitat et de nourriture à de nombreuses espèces animales et végétales, dont certaines sont essentielles au processus de décomposition et d’humification (fabrication d’humus) de l’arbre et des branches tombées à terre. Indispensable à la vie de ces espèces, l’arbre mort favorise le maintien de la biodiversité. Des espèces animales (insectes, oiseaux, mammifères, batraciens, reptiles) utilisent les arbres morts pour se réfugier, nicher ou encore stocker leur nourriture. Certaines espèces végétales (champignons, mousses, lichens) y trouvent un milieu de développement favorable.

Les coupes des arbres nécessaires à la réalisation des cheminements ont été réutilisées sur le projet. Plusieurs troncs d’arbres servent maintenant de banc : économique et écologique ! Parfait pour admirer la mare forestière et le bras mort !

Qu’est-ce qu’un bras mort ?

Un bras mort est un vestige d’un ancien méandre d’un fleuve. Aujourd’hui, ce bras mort est temporairement en eau lors des périodes pluvieuses.

Le bras mort a été approfondi (création d’une série de points bas directement dans l’argile) et méandré. Une série de ligneux a été plantée, enrichissant ainsi ce site. Ces travaux ont permis d’accroitre la diversité et la qualité des milieux associés et d’améliorer son rôle de corridor biologique.

Les bras morts sont des milieux généralement riches en biodiversité ou à forte productivité biologique qui contribuent à enrichir les écosystèmes fluviaux. Ils peuvent jouer le rôle de gué (endroit d’une rivière où l’on peut traverser à pied) pour les espèces de zones humides, dans un réseau écologique local et global (pour les oiseaux d’eau migrateurs notamment). Ce sont souvent des réservoirs d’espèces pionnières.

Arbres à cavité

Le boisement est d’ores et déjà riche en chablis (arbre déraciné) et en chandelle (arbre mort encore sur pied) qui présentent de nombreuses cavités.

Mais à quoi servent ces cavités ?

Les cavités des arbres sont utilisées comme habitat par denombreuses espèces d’oiseaux (mésanges, sitelles, gobe-mouches, rouges-queues, chouettes, pics verts, épeiches, épeichettes, moineaux, étourneaux, choucas…), de mammifères (chauves-souris, noctules, murins, lérots, loirs…) ou d’insectes utilisent les cavités des arbres comme habitat. Ces arbres peuvent également être la source de nourriture pour les espèces xylophages.

Mesures de préservation

Certains sujets ont été abattus ou élagués pour des raisons phytosanitaires et de mise en sécurité. Toutefois, avant toute intervention, une vérification des cavités en hauteur a été effectuée par un écologue. En cas d’abattage, les tronçons comportant des cavités ont été coupés et accompagnés doucement au sol. Afin que les éventuels habitants des cavités puissent s’échapper, les cavités ont été maintenues au sol pendant 48h, en direction du ciel, le tout sous la supervision d’un écologue.

Le petit + :

Les interventions sur les arbres à cavités ont été adaptées aux cycles biologiques des espèces. Les interventions ont été réalisées lorsqu’elles impactaient le moins les espèces potentiellement présentes sur les sujets. Le tracé du cheminement a été adapté afin de préserver au mieux ces individus.

Pour les plus téméraires, au cœur du petit bois que l’on traverse avant de retrouver la Voie verte : 11 agrès sportifs ont été implantés pour se dépenser au rythme du tambourinage du pic épeiche, tout en profitant d’un cadre naturel.

Sur chaque agrès, un QR Code permet d’accéder à un tuto vidéo : chiche !

Ces larges pontons de bois sécurisés aménagés tout le long de la Voie verte vous offrent 3 points de vue différents sur la Seine, ses berges et le Parc Départemental de la Boucle de Montesson. Comparez les panoramas, regardez passer les péniches, profitez des transats mis à disposition pour vous détendre.

Avant d’y accueillir des belvédères, la berge était fortement érodée. Elle était composée d’une plage de dépôts alluvionnaires (dépôts de sable, argiles, galets, limons, graviers transportés par l’eau) stabilisé par un rideau de palplanches avec quelques ligneux (arbres) qui s’y développaient. En arrière le talus était fortement érodé menaçant la pérennité du chemin en contre-haut. La berge a donc été renforcée par des techniques de génie végétal.

Toujours dans une démarche de réutilisation de matériaux locaux, les déblais argilo-limoneux de la mare ont été utilisés pour la préparation du fond de forme de l’aménagement de la berge. Les travaux ont permis d’adoucir la pente du bas de berge afin de la végétaliser avec des plantations d’hélophytes et arbustives permettant une diversification des milieux au sein de la berge tout en améliorant l’aspect esthétiques et paysager de celle‐ci.
Pour votre sécurité, la baignade et le plongeon sont interdits.

Des pavés enherbés font office de support pour les bancs. En plus de leur aspect esthétique, ces pavés permettent à l’eau de continuer de s’infiltrer. Le béton stabilisé drainant utilisé pour la réalisation de la voie verte, n’est pas imperméable et ne constitue pas une barrière à l’infiltration des eaux pluviales.

Afin d’améliorer les continuités écologiques et les réseaux de zones humides, une noue sera aménagée lors de la tranche 2 entre la voie verte et les parcelles agricoles. Une noue est un fossé peu profond et large, végétalisé avec des rives en pentes douces. La création de cette noue vise à répondre à plusieurs objectifs :

  • Stocker temporairement les eaux de ruissellement issues des terres maraîchères et, si l’aménagement le permet, de celles issues de la piste cyclable. De façon générale, ce dispositif permet d’éviter l’érosion des sols en temporisant les fortes pluies.
  • Épurer les eaux chargées en éléments nutritifs et en sédiments par décantation et amélioration de leur qualité avant leur rejet dans la Seine ou leur infiltration dans la nappe ;
  • Renforcer la biodiversité, notamment en offrant aux espèces un corridor végétalisé et humide de déplacement leur permettant de traverser ou longer plus facilement les zones cultivées, qui sont une barrière biologique pour les espèces les plus petites et les moins mobiles.

Les chiffres clés

  • 4,4 km de voie verte longeant la Seine
  • 5 000 m3 de déchets triés : 2 900 m3 valorisés sur le site et 2 100 m3 évacués en décharge
  • 72 espèces faunistiques patrimoniales ou protégées sur site
  • 1 068 arbres et arbustes plantés
  • 5 M€ : le coût de la voie verte, financée par la CASGBS, l’État, la Région, le Département des Yvelines et la Ville du Mesnil-le-Roi

Un chantier exemplaire

  • Un projet suivi par un écologue
  • Des travaux effectués dans le respect des cycles biologiques de la faune et de la flore
  • Des zones de refuges créées pour préserver les espèces durant les travaux
  • Un choix d’espèces endémiques pour les plantations
  • Un traitement spécifique des espèces exotiques envahissantes
  • Une exigence résolument qualitative dans le choix de matériaux durables : pavés enherbés, béton stabilisé drainant…
  • Une valorisation des cavités, grumes : les grumes issues des abattages ont été maintenues dans le boisement afin de fournir des sources de nourriture et des gîtes à la biodiversité

Les partenaires du projet

  • Maître d’œuvre :
    Paysagiste concepteur : Opus Urbain
    VRD et hydraulique : SEPHIA
  • Écologue : Écosphère
  • Voiries et réseaux divers : EUROVIA
  • Espaces verts : ABC Jardins
  • Pontons et passerelles : ECMB
  • Génie écologique : Nature Environnement Terrassement
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