Depuis l’ouverture de la déchetterie intercommunale en décembre dernier, vous avez été nombreux à venir déposer au local de réemploi des meubles, objets divers ou vêtements dont vous n’aviez plus l’utilité. Mais que sont-ils devenus aujourd’hui ? Un agent infiltré nous emmène sur leurs traces…
Je me présente : je suis un canapé au tissu doux, à l’assise moelleuse, d’une belle couleur bleu océan. Avant, j’accueillais chaque soir le repos de mes propriétaires. Soirées ciné, lectures, discussions avec les amis : tous les meilleurs moments étaient pour moi. J’étais en quelque sorte le roi du salon ! Mais cette vie de rêve s’est arrêtée brutalement par un week-end pluvieux de décembre…
Ce jour-là, je les entends parler : il va falloir se séparer de moi, je suis trop petit et je ne vais plus avec la nouvelle décoration de la pièce… Le choc est rude. Que vais-je devenir ? Vais-je me retrouver sur le trottoir, à la merci des intempéries et de la pollution ? Au fil de la discussion, j’entends parler de nouvelle déchetterie, de réemploi, de ressourcerie. Mais de quoi peut-il bien s’agir ?
Du salon au local de réemploi
Les semaines passent, jusqu’à ce jour où je suis installé avec beaucoup d’égards dans un véhicule utilitaire. Il me semble que c’est bon signe : on ne prendrait pas tant de soin de ma personne si c’était pour me jeter à la benne. Après quelques minutes de route, la camionnette s’immobilise devant un panneau indiquant « déchetterie intercommunale » et un employé nous montre une maison au toit pointu sur laquelle est écrit « RÉEMPLOI » en lettres verticales.
Du local de réemploi à la ressourcerie
On me place au centre d’une pièce aux murs blancs, parmi de nombreux autres objets. Ma voisine, une table basse, me rassure et m’explique ce qui va se passer : nous allons rester ici quelques temps, avant d’être transférés vers un atelier de valorisation. Là-bas, mes compagnons en mauvais état pourront être nettoyés, réparés ou recyclés. « Valorisation », ce mot me plaît immédiatement : ça veut dire que nous avons de la valeur, c’est flatteur. Nous pourrons ensuite rejoindre une ressourcerie dans laquelle nous serons adoptés, à bas coût, par de nouvelles familles. Quel soulagement ! Jeune, élégant et bien portant comme je suis, je ne pouvais me résoudre à voir ma dernière heure arrivée…
Économie circulaire, quézaco ?
Un de mes compagnons ordinateur m’explique : ce voyage que nous avons effectué depuis nos anciens logements, ça s’appelle l’économie circulaire. C’est d’ailleurs un des axes du Plan Climat de la Communauté d’agglomération Saint Germain Boucles de Seine (CASGBS). Ça consiste à consommer de façon plus responsable, en évitant au maximum le gaspillage des ressources et la production de déchets. Fini le classique « fabriquer, utiliser, jeter », place au nouveau « réduire, réutiliser, recycler » ! Et ce n’est pas tout, ça permet à des personnes en réinsertion professionnelle d’être formées et d’acquérir de nouvelles compétences. En clair, c’est bon pour la planète, pour l’économie et pour l’emploi.
Quant à mes amis et moi, une nouvelle vie commence pour nous : le premier jour de notre nouvelle vie !
Où les objets déposés sont-ils revendus après rénovation ?
> Depuis la déchetterie intercommunale
L’association Aptima, qui emploie 135 personnes en contrat d’insertion, collecte les objets dans le local de réemploi de la déchetterie, avant de les nettoyer et de les réparer si nécessaire dans son atelier de valorisation à Mantes-la-Jolie. Ils sont ensuite acheminés vers la ressourcerie partenaire Apti’Prix, également située à Mantes-la-Jolie (voir schéma ci-après).
Quelques chiffres…
Entre le 1er janvier et le 12 mars 2024, plus d’1 tonne d’éléments d’ameublement, 4 tonnes de bibelots divers, 100 kg de textiles et 150 kg de Déchets d’équipements électriques et électroniques (D3E) ont déjà été collectés.
> Depuis la déchetterie du SITRU
Actuellement, la communauté Emmaüs de Bougival se charge de stocker à la déchetterie tout objet ou meuble en bon état, confié par les habitants aux agents d’accueil lors de leur passage. Un local de réemploi est en cours d’aménagement, qui permettra de récolter plus de dons, y compris ceux ayant besoin d’être réparés.